DocRail.
Variations de la hauteur caténaire.

Par GB, FP, BC, PM. Le 30 JUIN 2025.

Préambule.

Ce dossier aborde uniquement le sujet de la hauteur de la caténaire, pantographe et la signalisation correspondante. Les différents types de caténaires ainsi que les poteaux seront traités dans d’autres dossiers Docrail.

Ligne de contact.

L’alimentation par ligne aérienne se fait au moyen de la ligne de contact placée au-dessus et dans l’axe de la voie. Le pantographe comporte une semelle de contact appelé ‘’archet’’, ce dernier est muni de bandes d’usure qui sont en contact avec la caténaire.

Pour assurer une bonne prise de courant, le couple ligne de contact pantographe doit toujours rester en contact. :

-La caténaire ne doit pas présenter de dénivellations importantes et brusques. Le changement de niveau doit être effectué par des pentes douces.

-L’archet doit toujours suivre les variations de hauteur du fil de contact. Pour assurer un contact parfait l’archet exerce une pression sur la ligne de contact. 

-9 bars à l’arrêt en continu.

-7 bars à l’arrêt en monophasé.

La pression augmente avec la vitesse.

Fontaine le Port, section Melun-Montereau via Héricy. Caténaire renforcée type Paris-Lyon avec deux fils de contact. Le poteau de gauche est équipé d’un tendeur de caténaire, la poulie est visible.

Tout décollement de l’archet entraine une coupure en charge qui amorce des arcs et occasionne des avaries à la ligne et aux semelles des archets.

La caténaire, comme tout métal, se dilate sous l’action de la chaleur. Sa longueur augmente ou diminue suivant que la température s’élève ou s’abaisse.

Poteau en béton avec arrimage pour le tendeur de caténaire. La caténaire est dilatée car le poids est presque au sol, Fontaine le Port en fin mai.

Pour obtenir un plan de contact permettant une bonne captation, il faut donner aux conducteurs constituant le fil de contact une certaine tension. Le soulèvement par le pantographe doit être ferme et régulier, donc la ligne de contact doit être souple lorsque que le fil de contact se soulève de façon régulière au passage du pantographe. Elle ne doit pas comporter de point dur, l’archet rebondirait entrainant une usure anormale du fil de contact.

Valenton, caténaire simple à deux fils de contact.

La tension du fil varie en fonction de la température et de la portée moyenne (écartement entre deux poteaux).

Gabarit.

Le gabarit du matériel roulant est la limite des dimensions du profil des véhicules admis à circuler sur une ligne. Il est dénommé gabarit rigide, sa hauteur varie suivant le gabarit de la ligne de 4,32 m à 4,65m.

Le gabarit d’isolement, il est supérieur au précédent. Il limite la zone à l’intérieur de laquelle on ne doit trouver aucune partie d’installation constituant au point de vue électrique une masse.

Le fil de contact doit donc se trouver à une hauteur minimale de :

-En courant continu de 4,47 à 4,80 m.

-En monophasé de 4,59 à 4,92m.

Hauteur du fil de contact par rapport au rail.

La hauteur est mesurée dans l’axe de la voie perpendiculairement au plan de roulement. La hauteur est fixée à 5,50 m en voie courante.

Désignation des différents éléments constituant une ligne aérienne continue à caténaire renforcée type Paris-Lyon de 45 m de portée.

Pour tenir compte de la flèche par suite de l’augmentation de la température, la hauteur minimale est fixée à Température normale de 15°c à :

-5,80 m, suspension simple ou ‘’fil tramway’’ (voie de service, de garage, de faisceau…).

-5.75 m, pour les caténaires en ligne.

-6 m dans les dépôts pour éviter tous incidents.

-5,08 m sur Ligne à Grande Vitesse. Sur LGV cette hauteur est constante du fait de l’absence de passages à niveau. Ce gabarit est pris en compte dès la construction des tunnels et passages supérieurs.

La hauteur maximale des caténaires est fixée par la levée maximale du pantographe soit 6,50m.  

Faisceau de Valenton. Suspension simple ou fil tramway. La flèche du fil de contact est visible entre les portées des portiques souple, la vitesse est, sur les voies de services de la SNCF et en général, de 30 Km/h.

Pantographe.

Le pantographe, fixé sur la toiture de la machine, il est conçu de façon à rester en contact avec la ligne aérienne quelle que soit la dénivellation de la caténaire et la vitesse. Il permet l’alimentation des circuits haute tension de l’engin moteur.

Il se présente sous deux types :

-Sous forme de pentagone.

-Sous forme de demi-pentagone.

Pantographe demi pentagonal. Devant le pantographe, le servomoteur avec sa canalisation d’arrivée d’air comprimé. A l’intérieur se trouve le ressort de descente.
Pantographe en forme de pentagone. Les ressorts de montée sont équipés d’une tige filetée avec écrou pour régler la pression d’appui.

Quelque soit sa forme, le principe de fonctionnement et la constitution sont identiques.

 Il est composé :

-D’un bâti fixé sur la toiture de l’engin moteur, isolé de celle-ci par des isolateurs.

-D’un cadre articulé en acier comportant une semelle de contact.

-D’une semelle de contact ou archet sur laquelle sont fixées des bandes d’usure de différents types selon le type de courant (continu ou monophasé). La semelle de contact doit toujours être horizontale.

-Les articulations comportent un shunt pour éviter la soudure des roulements sous l’effet du courant.

Schéma d’un pantographe de forme demi-pentagone au repos avec désignation des différents composants.

Il est levé avec de l’air comprimé et abaissé à l’aide de ressorts.

Un ressort, placé dans le servomoteur pneumatique agit sur une bielle à boutonnière qui interdit la rotation de l’arbre de commande du pantographe.

L’air comprimé admis dans le servomoteur comprime le ressort de descente. L’arbre de commande se trouve libéré et sous l’action des ressorts de montée, le pantographe monte. La pression sur la caténaire est obtenue grâce à la tension des ressorts de montée et ceci quelle que soit la hauteur du fil de contact. Le réglage de la pression ressorts se fait par un système vis écrou.  

Idem mais en position levée.
Schéma d’un pantographe de forme pentagonale.

Pour baisser le pantographe il suffit d’évacuer l’air comprimé du servomoteur. Sous la pression du ressort de descente la bielle à boutonnière entraine la rotation du bras de commande, donc la descente du pantographe.  

Pour éviter les décollements du pantographe dus aux irrégularités du fil de contact et aux mouvements de caisse, l’archet est monté sur un dispositif souple.

Différents types d’archet et dénomination des pièces.

Variations de hauteur de la caténaire.

Les lignes ont été construites bien avant les électrifications. Dans de nombreux cas il est difficile de respecter la hauteur de 5,75m, principalement au franchissement des passages supérieurs et dans les tunnels. La solution retenue est d’abaisser la caténaire au minimum. Dans certains cas, cela ne suffit pas il faut donc baisser le niveau de la voie ou de détruire l’ouvrage et le reconstruire au gabarit électrique.

Pour l’électrification Moret-Montargis mise au gabarit électrique de la ligne. Le pont du Km 110 est trop bas, il est détruit pour laisser place à un nouveau pont plus haut et respectant le gabarit électrique pour la caténaire. Deux images.

Passages supérieurs (ponts) et tunnels.

Sous les passages supérieurs, la hauteur de 5,75m ne peut pas toujours être observée : une prescription ministérielle autorise une dérogation en respectant les distances d’isolement suffisantes avec le gabarit de chargement. Cela conduit à prendre comme côte minimum la côte de 4,60m; cette côte doit être maintenue sous l’ouvrage et aussi entre les portées adjacentes.

La variation de hauteur se fait par une pente douce pour éviter que le pantographe ne bute ou ne décolle de la caténaire.

Au raccordement avec la hauteur normale (5,75m) la pente est de :

-3 mm par mètre en caténaire normale, 5mm par mètre pour les voies de service.

-2 mm par mètre en caténaire renforcée (caténaire continu).

Au long de la rampe la pente est de :

-6 mm par mètre en caténaire normale, 4 mm par mètre en caténaire renforcée et 10 mm par mètre pour les voies de service.

Schéma avec pentes d’abaissement du fil de contact pour caténaire normale.

Tous les passages supérieurs accessibles au public ou au personnel sont équipés d’un auvent de protection horizontal ou vertical, quelle que soit la distance au-dessus des éléments sous tension. Une plaque  »danger électrique » est fixée sur le auvent.

Passage supérieur, croissement de deux lignes de chemin de fer. Le pont est équipé d’un auvent de protection pour éviter tout contact avec la caténaire.
Schéma de principe d’installation des auvents de protection.
Auvent de protection avec pancarte DANGER DE MORT.
Autre disposition d’un auvent de protection.

Lorsque la hauteur du fil de contact est inférieure à 5m, un repérage spécial est peint sur les poteaux caténaire et sur les entrées des tunnels et ponts. Bande bleue de hauteur 11 cm avec liseré blanc de 2 cm de hauteur peinte à une hauteur de 2m sur la face côté voie des supports caténaires.

Ligne Annecy-Aix les Bains, repérage sur le poteau caténaire et sur le passage supérieur de la hauteur du fil de contact inférieure à 5m.
Poteau caténaire type MIDI en gare de Montpellier. La présence de nombreux passages supérieurs impose l’abaissement de la caténaire à moins de 5 m repérage par une bande bleue avec deux liserés blanc.
La gare de Bellevue est en tranchée couverte nécessitant un abaissement de la caténaire en deçà de 5 mètres. Ligne N Transilien de Paris-Montparnasse.
Repérage avec bande bleue et liserés blanc sur les poteaux caténaire.

Signaux ‘’Eclair’’.

Pour signaler :

-Les zones de stationnement normal des locomotives à vapeur.

-Certains tunnels et passage supérieurs.

Lorsque la hauteur de la caténaire est inférieure à 5,50m on utilise le signal ‘’éclair’’.

Ce signal se présente sous deux types :

-Un éclair visible uniquement de jour. 

Un signal éclair éclairé visible de jour et de nuit.

Gare de Paris St Lazare présence d’un signal  »éclair » non éclairé pour indiquer une hauteur caténaire inférieure à 5,50m.
Culoz, sur la potence PLM type 1935 signal  »éclair » éclairé de nuit. Ce signal comporte deux flèches blanches désignant les voies auxquelles il s’adresse.

Passage à Niveau ou PN.

A l’inverse dans le cas du franchissement du PN, la caténaire est surélevée pour permettre le passage des véhicules routiers. La hauteur minimale de la caténaire au niveau du passage à niveau est de 6 m. pour tenir compte des variations de hauteur causées par les variations de températures la hauteur est réglée ente 6,10 m et 6,30 m à la température de 15 °C pour tenir compte de la flèche à 50°C.

Plouaret ligne St Brieuc-Brest. Le fil de contact est à plus de 6m au franchissement du passage à niveau. La présence d’un support caténaire proche évite les variations importantes de hauteur.

Dans la mesure du possible et suivant les installations, pour éviter les variations importantes de la hauteur du fil de contact, le relèvement de la caténaire est diminué en plaçant un support (poteau caténaire) le plus près possible du PN ou en utilisant une portée réduite pour diminuer l’abaissement du fait de la dilatation du fil.

La variation de hauteur de la caténaire se fait par une pente douce identique à celle des passages supérieurs.

Lorsque le plan de contact est au moins égal à 6 m de hauteur à la traversée de la chaussée, un signal obstacle rectangulaire portant l’inscription haute tension hauteur limite 4,80 m est fixé sur le support de signalisation routière. Signal implanté à 150 m du PN.

Lorsque le plan de contact ne peut être à 6 m, installation de part et d’autre du PN d’un dispositif particulier de sécurité pour éviter le franchissement par un ensemble routier incompatible avec la hauteur du fil

Il est constitué :

-D’un portique de protection avec poutres peintes de bandes alternées blanches et rouges.

-D’une signalisation routière appropriée.

Schéma de principe d’un portique routier de protection des PN.
Signalisation routière associée au portique de protection.
Portique routier de protection avec pancarte à droite indiquant une hauteur limite de 4,5m pour les ensembles routiers.

Signal visite de pantographes.

Pour permette aux agents autorisés (agents de conduite et agents des ateliers) la visite des pantographes sous caténaire continue, la hauteur du plan de contact doit être de 6 m minimum. Dans certaines gares et dépôts, des zones sont prévues à cet effet.

Elles sont signalées par des pancartes blanches inscriptions rouges :

-Aux extrémités de la zone de visite : Sur la face avant : Au-delà caténaire à 6 m.

                                                            Sur la face arrière : Au-delà caténaire à moins de 6 m.

-dans le cas de montage au centre de la zone de visite : sur les deux faces : jusqu’à X m caténaire à 6 m. 

Cette autorisation de visite des pantographes depuis la toiture a été supprimée en 1986. Mais de nombreuses pancartes sont encore visibles. 

Gare de Paris Lyon 2016, au dessus des voies pancarte indiquant Au delà caténaire à 6m. Vestige d’un temps où les mécaniciens montaient sur la toiture pour vérifier les pantographes.
Idem mais pancarte indiquant Au delà caténaire à moins de 6m.

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