DocRail.
Les wagons citerne à trois essieux pour le transport de produits pétroliers.
SCwf 561848 ALGECO neuf, support de plaque Antar ou Shell.

Par GB, TJP, B&HR, PM, JPD. Le 06 avril 2023.

Au cours des années 50, la capacité des wagons citernes à deux essieux est jugée trop faible par les entreprises de transport de produits pétroliers. La capacité de la citerne ne peut être augmentée, le volume de la citerne dépend de la marchandise transportée, la densité des produits pétroliers se situant dans la fourchette 0,75 /0,90. A cette date les citernes construites ont une capacité comprise entre 26 et 33m3, les wagons sont à la limite de la charge à l’essieu autorisée pour la circulation sur les lignes de catégorie C, soit 20 t par essieu.

Pour répondre à cette demande d’augmentation de capacité, Fauvet-Girel construit à la fin des années 50, des citernes de 56 m3 montées sur châssis à trois essieux. La capacité utile des citernes varie de 550 hl à 580hl selon les équipements (avec ou sans réchauffeur).  La charge est de 44 tonnes sur les lignes de catégorie C. La tare de ces wagons se situe entre 15000 et 16000 kg, le creux de route est de 2% à 3%. D’autres établissements fabriqueront ce type de wagon.

Creux de route: Espace libre entre le haut du liquide et la partie supérieure de la citerne pour la dilatation du liquide en cas d’élévation de la température.

La masse totale sur rail étant de 60 tonnes, répartie sur 3 essieux elle ne dépasse pas la limite de 20 t par essieu.

La construction de la citerne est identique à celle déjà construite (voir dossier Docrail les wagons citerne). Fonds emboutis (épaisseur 7mm), viroles cylindriques (6 mm d’épaisseur), assemblés par soudure.

Uh Européanismes-Rail SGMF.

Elle comporte:

-Des brises flots à l’intérieur pour éviter les mouvements de liquide lors des démarrages et des freinages.

-Un dôme de remplissage avec couvercle à fermeture par fléau.

-Un bouchon évent sur la partie haute, prés de l’orifice supérieur de remplissage, chose inexistante lorsque la citerne est réservée aux transports de liquides alimentaires.

-Une vidange par gravité.

-Une tubulure de vidange bilatérale avec vannes, brides et bouchons. 

La citerne est fixée au châssis par l’intermédiaire de goussets longitudinaux.

Pour la répartition de la charge un système à biellettes et triangles au niveau des suspensions permet de répartir la charge entre l’essieu central et un essieu d’extrémité (Brevet Richard). 

Les équipements de freins sont placés sous châssis. Le frein à vis d’immobilisation est manœuvrable depuis la passerelle.

Rames de citernes Shell dans l’EP des Pétroles de l’Aube à Romilly sur Seine. Années 60.
Citerne Azur avec dôme spécial typique et passerelle d’intercirculation, Poste R d’Orly, le train passe au dessus des voies Paris-Orléans. Il vient de Valenton. Années 60.
Citerne Total- Cie Francaise de Distribution, deuxième utilisateur de ces citernes. Le marquage PB veut dire « Produit Blanc » pour les pétroles légers.
SCwf Algeco neuf, non encore immatriculé. Support pour plaque Shell.
Uh, Ste de Gérance du Matériel Ferroviaire, SGMF et loué « La Bruyère et Eberlé ». PB.
Uh Algeco, loué « Lab-Eberlé » avec réchauffeur pour produit noir, PN ou pétrole lourd, sans frein. 1970.
Un autre Uh SGMF, cette fois ci avec erreur dans le nom du locataire  » Lea Bruyère et Eberlet » PB. Remarquez les teintes de gris bien différents.

Ces wagons sont mis en service à partir de 1959. Ils sont utilisés au départ des centres pétroliers avec les wagons citernes déjà en service. A partir de 1965, la SNCF change de politique et s’oriente vers le wagon à bogies, les propriétaires de wagons de Particuliers (P) et les entreprises de location suivent la tendance, surtout qu’il est question d’équiper le matériel de l’attelage automatique et cela favorise le wagon à bogies, bien plus stable. Ce choix entrainera la disparition progressive des wagons à essieux. Les wagons à trois essieux sont exploités jusqu’ à la fin des années 80.

SCwf Algeco-Azur, neuf, années 60.
Uh Algeco-Antar. Années 70.
Triage de Sotteville les Rouen, début des années 70, Deux types de dômes et de passerelles, Uh Shell.
SCwf Sati, loué Shell. Années 60.
Le Puy en Velay, années 60, derrière la citerne à deux essieux Total, une SCwf Algeco-Azur.
Atelier wagons privés de Miramas, années 60, derrière le plat spécialisé aux petits containers STEF, deux SCwf Algeco.
SC SGMF particulière, sans frein automatique et sans passerelle basse, avec deux échelles et passerelle supérieur centrale. Il semble que cette version soit rare, voire prototype.
Rames de wagons SC, donc non freinés, « Transports et Containers Bonnaud » et Cie loués Esso.
SCwf Simotra loué CFPP, Cie Française des Produits Pétroliers. 1963.
SCwf SWF, Ste des Wagons Foudres, loué Taponier, 1960.
Martigues années 70, rame mixte 2essieux, 3 essieux et bogies.
Triage de Miramas début des années 60, les citernes à bogies modernes sont encore absentes, le parc est constitué de wagons à deux essieux anciens, OCEM, ex DRG, et USTC (US Transportation corps 1944) à bogies. Les 3 essieux sont alors ce qui se fait de plus moderne et présentent un volume bien plus généreux que le matériel d’avant guerre. Dix ans plus tard les deux essieux et USTC auront disparu.
Train complet remontant la vallée du Rhône, rive gauche, composé en très grande majorité de citernes à 3 essieux. Aucune citerne ne porte de logo pétrolier. Années 70.
Entre Melun et Montereau, train complet mixant des types différents de citernes dont de nombreuses 3 essieux Shell, années 70.
Raffinerie de Berre, années 70, grosse présence de citernes à trois essieux avec tous types de décorations.
Vallée du Rhône, défilé de Donzère, une Z 7100 descendant vers le sud, va croiser un train complet de pétroliers Esso à bogies, montant vers le nord, une citerne trois essieux circule entre ses sœurs modernes. Les citernes à trois essieux ont largement circulé avec celles à bogies. La traction est assurée par une UM de BB 9400. Années 70.
Première partie des années 80, train complet Total, entièrement composé de wagon à 3 essieux. BB 9509 en tête, dans le secteur de Berre l’Etang.
Trois citernes dans un faisceau trie d’un triage du Sud-Est. Années 70.
Uh Simotra loué Shell, au triage de Villeneuve st Georges. Début des années 70.
Manoeuvre à Fontenay-le-Comte de la CC 65507, sur la droite des Citernes 3 essieux dont une louée Avia. Fin années 70, début 80. Deux images.
Triage de Villeneuve, le Mistral, 7200 en tête, termine sa course et passe devant une citerne Widenmeyer au « dépotage », fin des années 70.
Train du lotissement du Régime Ordinaire RO comportant deux citernes Esso dont une à deux essieux et une à trois. Années 70.
Des citernes à trois essieux pour les produits alimentaires existaient aussi, mais celles-ci n’étaient pas nombreuses. Etablissements Comté. Wagon non freiné et sans passerelle, avec deux orifices de remplissage supérieurs donc une cuve à deux compartiments.
Fin de carrière pour cette citerne ex ELF. La Chapelle la Reine, sur la ligne, aujourd’hui fermée, Malesherbes Bourron-Marlotte.
Une autre rescapée dans l’enceinte d’un ferrailleur de la région de Châlons en Champagne, dans les années 2000. Le dernier locataire est l’entreprise Picoty.

Les premiers wagons comportant un châssis à trois essieux sont des trémies à houille, coke, mises en service en 1954. Pour les mêmes raisons (augmentation de la capacité), des wagons citernes pour le transport de céréales ou de ciment sont construit sur des châssis à trois essieux.  

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