DocRail.
Les voitures USI, première partie.

Par GB, TJP, 2B, GC, B&HR. Le 17 Octobre 2024.

Voiture B10t, Y16, caisse courte, encore immatriculée Bmyfi sans notion de compartiment, sans doute au « plateau » de Montrouge, années 60.

Les voitures Unifiées de Service Intérieur (USI) sont le fruit d’une réflexion sur des considérations économiques d’exploitation et des besoins de voitures pour trafic intérieur. Elles répondent aux prescriptions de construction du matériel unifié selon l’UIC (type Y, à dix compartiments). Le choix des dispositions de l’aménagement intérieur a pour origine les voitures fauteuils construites à partir de voitures PLM.

Ce sont des voitures pour train express à moyen parcours avec couloir central et non compartimenté, sauf pour les voitures de première classe. Elles sont simples et légères de construction. La longueur des voitures USI est identique à celle des voitures DEV longues.

Les commandes s’étalent sur onze années pour un totale de 803 voitures. Elles sont construites par les Ateliers du Nord de la France (ANF) à Crespin blanc Misseron.

B10t, elle aussi en Bmyfi, sur bogie Y24 et baies latérales aux espacements non homogène, la voiture est neuve.

Commande 1960 : 50 voitures de seconde classe, mise en service 1962/63.

Commande 1961 : 70 voitures de seconde classe, mise en service 1963/64.

Commande 1962 : 36 voitures de première classe, mise en service 1964/65.

                               14 voitures de seconde classe, mise en service 1964.

Commande 1963 : 50 voitures de seconde classe, mise en service 1965/66.

Commande 1964 : 20 voitures de première classe, mise en service 1965.

                               10 voitures de seconde classe, mise en service 1966.

Commande 1965 : 30 voitures de seconde classe, mise en service 1966.

Commande 1966 : 20 voitures de première classe, mise en service 1967/68.

                               45 voitures de seconde classe, mise en service 1968.

Commande 1967 : 40 voitures de première classe, mise en service 1969.

                               25 voitures de seconde classe, mise en service 1968/69.

Commande 1968 : 65 voitures de seconde classe, mise en service 1969/70.

Commande 1969 : 40 voitures de première classe, mise en service 1972.

                               65 voitures de seconde classe, mise en service 1970/71.

Commande 1970 : 38 voitures de première classe mise en service 1972/73.

                               65 voitures de seconde classe mise en service 1971/72.

Commande 1971 : 120 voitures de seconde classe, mise en service 1973/74.

Dessin d’étude d’une voiture Y 16, caisse courte, 1962, dessin P. Larche.
Dessin d’étude d’une voiture Y 16, caisse longue, 1962, dessin P. Larche.

Châssis-Caisse.

Voiture B10t Y16 en marquage UIC, Garage de Paris-Massena, années 70.

La construction du chaudron est du type poutre tubulaire comportant une ossature châssis-Caisse. 

Le châssis est constitué de profilés et de traverses recouvert par un platelage en tôle cannelée. L’ensemble est assemblé par soudure.

De la laine de verre bakélisée de 30 mm d’épaisseur est placé dans les cannelures. Un matelas de laine de verre de 25 mm placé entre les lambourdes en sapin recouvre l’ensemble. Un plancher en frises de sapin de 25 mm recouvert d’un linoléum de 4 mm d’épaisseur constitue le plancher de la voiture.

Les membrures de caisse et de pavillon, pieds verticaux et raidisseurs assurent la rigidité de la caisse. Ils sont en tôles pliées ou embouties. Les parois extérieures en tôles d’acier de deux millimètres sont soudées sur les pieds verticaux.

Les extrémités de caisse comportent quatre montants anticollision prenant appui sur la traverse de tête du châssis en partie inférieure et sur le pavillon de toiture renforcé en partie haute.

Le pavillon de toiture est réalisé en tôle d’acier de 1,25 mm d’épaisseur.

Au centre de la voiture, un cadre métallique en forme de caisson rigidifie la caisse. Il est conçu pour le passage des gaines d’aspiration d’air et de la conduite d’échappement des gaz brulés du système de chauffage.

L’isolation des parois internes est réalisée par deux couches d’enduit protecteur anti corrosif et anti vibrant. De la laine de verre bakélisée de 30 mm d’épaisseur assure l’isolation thermique.

Des panneaux lamellés mélaminés composent les parois intérieures. Le plafond est en panneaux comprimé mélaminés.

Les plateformes d’extrémités sont recouvertes par une tôle striée anti-dérapante en alliage léger.

Trois types de chaudron :

-Chaudron tranche 60 : Dix baies latérales régulièrement espacées, soufflets classiques, caisse courte.

Il n’y a pas de version première classe.

-Chaudron tranche 61 :  Dix baies latérales régulièrement espacées, extrémités de caisse réalisées pour recevoir des bourrelets UIC, caisse longue, à partir de cette sous-série, les caisses sont toutes longues. 

Aucune version première classe.

-Chaudron tranche 62 : Dix baies par face. Intervalle augmenté entre les quatre baies centrale (ce qui correspond aux compartiments de première) et intervalle réduit au niveau des salles d’extrémités. A partir de cette tranche 62 les chaudrons des voitures de seconde classe sont identiques à ceux de première classe.

En ligne, deux type de chaudrons, à gauche, caisse courte avec prolonge/tunnel pour supporter le bourrelet UIC remplaçant le soufflet DEV, à droite, caisse longue et bourrelet UIC. Région Nord, années 80.

Les baies à guillotine sont fixées par l’extérieur. Elles sont manœuvrables par manivelle. Chaque baie comporte en partie supérieure un déflecteur fixe, côté compartiment, pour les A4t4.

Caractéristiques.

-Longueur HT : 25,094m.

-Entre axe pivots de bogies : 17m.

-Hauteur sur rail : 3.870m.

-Tare : Première 36000 kg, seconde 34500kg.

Aménagement intérieur.

Voiture courte, USI 60, Y16, neuve.

Voiture de seconde classe.

Elles comportent deux grandes salles à couloir central. Elles sont séparées par une cloison constituée par une vitre en glace ‘’sécurit’’ fixée dans le cadre métallique en forme de caisson placé au centre de la voiture.

Les sièges et leurs positionnements est le fruit de l’expérience et du retour des utilisateurs des voitures fauteuils.

B10t, aménagement intérieur en décoration d’origine.

Les deux grandes salles comportent de part et d’autre du couloir deux rangées de dix fauteuils à deux places séparées par un accoudoir fixes. Le pas entre les fauteuils est de 941 mm. Les fauteuils sont constitués d’un siège fixe et d’un dossier individuel inclinable. Dans une rangée les fauteuils sont orientés dans un sens, dans l’autre rangée dans le sens opposé. Aux extrémités et au niveau de la cloison centrale des fauteuils sont positionnés en vis-à-vis.

Une salle est réservée aux fumeurs et comporte des cendriers au dos des fauteuils.

Un porte bagages est placé latéralement au-dessus des baies sur toute la longueur des salles.

Nombre de places : 2x 40 soit 80 places.

Voiture B10t sur bogie Y28. Années 90.

Voiture de première classe.

A4t4 sur bogie Y28 en décoration d’origine, remarquez l’interruption des bandes jaune au droit des portes. Paris-Gare du Nord, années 70.

A l’origine du projet l’aménagement les voitures de première comportent deux salles avec couloir central. Pour répondre à une demande de la clientèle de première classe, qui privilégie les compartiments, quatre compartiments classiques à six places et couloir latéral sont aménagés au centre de la voiture.   

Voiture de première classe A4t4 sur bogie Y24, Paris-Gare de Lyon, années 80.

Deux salles sont aménagées de part et d’autre des compartiments. Elles comportent une rangée de fauteuils à une place et une rangée de fauteuils à deux places séparées par un couloir central. Le pas entre les fauteuils est de 1020mm. L’une des salles est fumeurs. Les sièges sont à assise coulissante dans les compartiments et à assise fixe et dossier inclinable dans les salles.

Nombre de places : 13+24+13 soit 50 places.

Un des quatre compartiments d’une A4t4, commun à toutes les séries de voitures des années d’après guerre à la SNCF, DEV, UIC et USI.
L’une des deux parties « coach » des A4t4.
Couloir latéral d’une A4t4, remarquez l’absence de déflecteur d’air en haut des baies du couloir.

Décoration.

Elle a été étudiée par la direction du matériel en collaboration avec monsieur Paul Arzens.

Voiture de seconde classe :

-Siège en texoïd bleu, rideaux rouge « vieux rose ».

-Revêtement des parois en stratifié tweed gris pavillon blanc.

-Revêtement de sol, gris havane.

Voiture de première classe :

-Siège en tissus rouge pâle avec motifs bleus, têtière blanche dans les salles.

-Revêtement des parois en stratifié tweed jaune pavillon blanc.

-Revêtement de sol identique à celui des UIC.

Plateformes.

A chaque extrémité des voitures une grande plateforme est aménagée. Elle comporte :

-Un espace pour les bagages volumineux

-Un local WC avec lavabo. Ils sont alimentés par un réservoir de 200 litres en polyester placé dans le plafond. Il est démontable de l’intérieur, les canalisations en plastiques rigide ou souple sont placées dans une double paroi accessible depuis la plateforme.

-Une plateforme comporte une armoire électrique avec appareils de contrôle et de commande de l’éclairage et du chauffage ;

-L’autre plateforme comporte un frein à vis d’immobilisation commandé par un volant.

Une porte coulissante permet l’accès à l’espace voyageur.

Plateforme de bout d’un voiture USI, les toilettes se trouvent à droite.
A4t4 sur Y24, Dijon-Ville, années 90.

Chauffage.

Voitures programmes 1960 à 1965.

Ces 280 voitures ont été étudiées pour circuler avec tous type de traction : Vapeur, Diesel, électrique. Le principe de chauffage retenu est le chauffage autonome à soufflage d’air chauffé par un bruleur à pétrole sans paraffine (PSP) identique à celui des remorques d’autorail. A cette période de nombreuses lignes ne sont pas équipées pour le retour de courant , ce qui justifie aussi ce choix.

Il se compose :   

-D’un coffre d’aspiration avec filtre, placé au centre d’une face entre les baies.

-D’un groupe électro ventilateur.

-D’un réchauffeur d’air Avialex constitué d’un bruleur échangeur d’une puissance de 40 000 Kcal/h.

-D’un réservoir de 130 litres de combustible, autonomie 22 à 25 heures.

L’air frais aspiré est mélangé avec un quart d’air recyclé aspiré à l’intérieur de la voiture. Le mélange est ensuite refoulé par le ventilateur dans le réchauffeur, il est ensuite distribué dans la voiture par deux gaines disposées le long des parois de la caisse au niveau du plancher.

L’air vicié est évacué par des aérateurs statique disposés dans l’axe du pavillon.

Un thermostat d’ambiance à l’intérieur de la caisse régule la température.

Vue générale du réchauffeur d’air Avialex sur une voiture de la DM, Direction du Matériel SNCF.

Voitures programmes 1966 à 1971.

Avec la généralisation du chauffage électrique à air chaud à température modulée dans le parc de voitures voyageurs, les 523 voitures mises en service à partir du programme de 1966 sont équipées de ce type de chauffage. Deux types d’équipements :

-Chauffage électrique international à quatre tensions

-Chauffage électrique Français 1500V continu ou alternatif 50Hz.

Equipement de chauffage et ventilation des voitures Y28

  

Eclairage.  

L’éclairage est assuré par trente-six lampes à fluorescence de 15 W fonctionnant en courant alternatif 220 V /8kHz, nuance blanc brillant sous diffuseurs en Altuglas (plastique translucide). Elles sont disposées dans une rampe centrale au plafond. L’éclairage des plates-formes est assuré par deux lampes à fluorescence de 15W. L’entrée des passages d’intercirculation et les WC sont éclairés par lampes à incandescences, tension nominale 72 V.

Aménagement d’une B10t et son éclairage central en partie supérieure.

A partir du programme 65, l’alimentation de l’éclairage en courant alternatif 220V/16kHz. Le courant est fourni par un convertisseur statique depuis les batteries. 

L’énergie est fournie par un alternateur’’ Statodyne EVR’’ à excitation shunt à tension de 72/96 v d’une puissance 4,5 KW. L’alternateur est suspendu élastiquement au bogie et entrainé par poulies et courroies trapézoïdales. La batterie de 56 éléments au cadmium nickel de 105 Ah est chargée par l’intermédiaire d’un redresseur au silicium à ventilation naturelle. Les appareils de contrôle et régulation sont groupées dans l’armoire sur la plateforme.

A partir des voitures du programme de 1969 l’alternateur est monté en bout d’essieu sur un bogie.

B10t sur bogies Y28D au faisceau de Dijon-Perrigny dans les années 90. L’alternateur est monté en bout d’essieu.
Voiture B10t, éclairage intérieur en gare de Nancy, années 80.

Porte d’accès.

Les portes d’accès sont à deux vantaux repliables. Elles sont identiques à celles des voitures unifiées du trafic international type X.

Elles sont placées en retrait par rapport à la face latérale pour s’inscrire dans le gabarit en courbe de 250 m de rayon lorsqu’elles sont en position ouvertes. Cette disposition améliore l’emmarchement.   

Une palette mobile articulée sur la porte, côté plateforme, masque l’ouverture de l’emmarchement une fois la porte fermée.

Dans les années 70/80 l’ensemble des portes des voitures USI et UIC sont modifiées par la réduction des baies. Baie d’origine sur une voiture servant d’essais de positionnement des bande jaune de classe.
Baie de Porte d’accès modifiées.

Bogies Equipements de frein.

Dernières années de service pour les USI tous bogies confondus, une voiture B10t sur Y16. Modane années 2000. Voiture sans logo SNCF.

Programmes 1960 et 61 :

-Bogies Y16Is.

-Equipement de frein, cylindre de frein et timonerie sous caisse.

-Vitesse limite 140 km/h.

Programmes 1962/63/64/65 :

-Bogies Y24C.

-Equipement de frein, cylindre de frein incorporé dans le bogie, absence de timonerie sous caisse.

-Vitesse limite 140 km/h.

Programmes 1966/67/68/69/70/71 :

-Bogies Y28D.

-Bloc frein P60 incorporé au bogie et semelles composites.

-Vitesse imite 150km/h. Après l’installation des équipements de frein à commande électrique (frein électropneumatique « FEP ») la vitesse limite passe à 160 km/h.

Bogie Y28D sans les pieds de caisse, Ateliers du matériel de Romilly, années 80.

Transformations.

Chauffage.

Entre 1970 et 1976, 228 voitures des programmes 1960 à 1965 ont leur chauffage autonome remplacé par un chauffage électrique.

Intercirculation. 

Installation de bourrelets UIC sur les voitures munis de soufflets (programme 1960). Les bourrelets UIC sont montés sur un tunnel en tôles d’acier soudé en bout de caisse.

Voiture B10t USI 60 possédant des tunnels UIC en replacement des Soufflets DEV. Dijon, années 90.

Diversification des aménagements.

A partir de 1976, les voitures de première A4t4 sur bogies Y24 sont progressivement converties en B4t4.

Les compartiments sont aménagés en huit places et les salles encadrantes sont équipées de deux rangées de sièges, soit 18 places par salle. Capacité 68 places.

B4t4 ex A4t4 Y 24 en gare de Besançon, années 2000.

De manière à augmenter la capacité des voitures de seconde classe issues de voitures A4t4 Y28, un nouveau fauteuil est monté dans les deux salles encadrant les compartiments à partir de 1985. La capacité des salles est de 22 places soit une capacité totale de 76 places. Elles deviennent des B4t5 ½.

Certaines, en tout dernier cycle de vie seront modernisées en version TER, et en fonction des modifications des aménagements intérieurs elles deviennent des B4t4. Nous y reviendrons.

A la même date des A4t4 sur bogies Y 28 sont converties en voitures mixte première/seconde A2t2B2t3 :

-Deux compartiments sont aménagés en seconde classe à huit places.

-Transformation de la salle attenante en seconde classe, deux rangés de deux fauteuils de part et d’autre du couloir central soit 22 places.

-Mise en place d’une porte battante dans le couloir latéral des compartiments pour séparer les deux classes. Capacité 13+12+16+22 soit 63 places.

Voiture A2t2B2t3 en gare de Paris-gare de Lyon, années 80.

Les voitures B10t, tout types, ne changent pas d’aménagement intérieur même lors des rénovations TER.

« Queue de train », les USI ne possèdent pas d’éclairage de fin de convois et doivent donc être équipées de lanternes lorsqu’elles sont placées à l’arrière des trains.

A suivre, voitures USI, sous-séries par sous-séries, livrées, modernisations et circulations..

© 2019 - 2024 DocRail | Nous contacter | Mentions légales & CGU
Fièrement propulsé par WordPress | Tous droits réservés.