Par GB,TJP,FP. Le 22 AVRIL 2022.
Préambule.
Le décret du 7 janvier 1972 sur l’enrichissement de la langue Française puis sa publication au journal officiel du 18 janvier 1973, retient le nom de ‘’conteneur’’ comme terme officiel en lieu et place du vocable anglais ‘’container’’. Nous utiliserons donc le vocable Français de ‘’conteneur’’ dans ce dossier.
Historique.
Le conteneur ISO a pour origine un transporteur routier américain, Malcom Maclean. Chaque état avait une réglementation propre pour le transport routier. Pour contourner ces réglementations, en 1954, il fit construire des caisses d’une largeur de 8 pieds (2,438m) et de 35 pieds de longueur (10,65m) sur la base de semi-remorque. Il créa à la même période une compagnie maritime SEA-LAND (Mer-Terre) avec d’anciens cargos aménagés pour assurer le transport de ses conteneurs sur la côte Est.
Deux autres compagnies (Matson Line et Grace Line) se lancèrent dans le transport de conteneurs côté Pacifique, mais ces derniers avaient des dimensions différentes de ceux de SEA-LAND.
Normalisation
Rapidement il apparut nécessaire de normaliser les dimensions surtout dans le but d’étendre cette technique vers l’Europe. L’organisation internationale de normalisation ISO (International Standardisation Organisation) fut chargée de rédiger de nouvelles normes. Elle se mit en rapport avec les transporteurs et les fabricants de vingt-cinq pays pour normaliser les dimensions et les caractéristiques des conteneurs au niveau mondial. Les normes ISO furent établies en 1961, d’où le nom de ‘’conteneurs ISO’’ pour désigner les conteneurs maritimes. L’UIC adoptera purement et simplement ces normes. En 1967 le Pushing Group de l’UIC leur donnera le nom de ‘’transcontainer’’ pour les différencier des anciens conteneurs déjà en service. Dénomination uniquement utilisée en Europe. Le premier conteneur ISO sera déchargé en décembre 1965 dans le port du Havre.
Le comité ISO détermine:
-Les normes de constructions:
- Levage par les pièces de coin inférieures ou supérieures.
- Résistance du plancher pour supporter la charge totale.
- Résistance du plancher au passage d’un chariot à fourche chargé.
- Résistance des longerons inférieurs pour tenir compte des efforts de transports.
- Résistance au déséquerrrage.
- Résistance au gerbage (empilage) par 6 dans les cales des navires.
- Etanchéité aux paquets de mer.
-Les normes de sécurités. La norme ISO limite à 2G la décélération longitudinale pour le calcul de la résistance des conteneurs.
-Les normes dimensionnelles des portes et les techniques de fermeture.
-Les dimensions intérieures à respecter.
-Les formes et dimensions des pièces de coin placées aux huit angles:
- Ce sont des éléments standardisés en acier coulé soudable de formes et de dimensions impératives (180mm x180mm x110mm).
- Pièce comportant un trou ovale normalisé de 124,5 mm
- L’écartement et la hauteur sont définis au millimètre près par la norme ISO 1161.
Les pièces de coin sont utilisées :
-Pour la manutention, levage par les quatre pièces de coin supérieures ou inférieures.
-Pour l’arrimage dans les bateaux et sur les camions ainsi qu’entre eux à l’aide de verrous tournants. Une cale s’insère dans chaque coin inférieur interdisant tous mouvement vertical sauf en transport ferroviaire.
Dans un premier temps, seuls les conteneurs fermés sont construits et utilisés, mais rapidement d’autres contenants sont envisagés pour des produits ne pouvant être transportés dans des conteneurs classiques. L’unification de l’ISO, relative aux conteneurs fermés, est reprise pour définir d’autres types de conteneurs.
Le conteneur ISO constitution.
La structure en acier est composée:
-D’un châssis, celui-ci est un élément important, doit supporter la charge de la marchandise, résister à la compression lors des manutentions par levage et aux sollicitations du roulement des chariots de manutention. Il est constitué de poutres longitudinales en forme de U couché de 172mm de hauteur et de traverses. Il est recouvert d’un plancher en bois en contreplaqué stratifié de 28mm.
Deux passages pour les fourches des chariots élévateurs sont aménagés dans les longerons longitudinaux inférieurs.
-D’une caisse constituée de montants verticaux et de longitudinaux supérieurs comportant aux angles les pièces de coin pour le levage.
Les faces sont en acier, elles sont très sollicitées lors du transport par l’appui des marchandises chargées. Les parois sont réalisées en tôles d’acier de 1,6mm d’épaisseur. Des renforts verticaux sont placés sur ou dans les parois pour les rigidifier. Au cours des années 70, pour augmenter la résistance générale et diminuer les coûts de production, les faces sont réalisées en tôles d’acier embouties avec ondulation continue verticale de forme trapézoïdale.
-Les portes en acier comportent quatre systèmes de fermetures avec dispositif de verrouillage par cadenas ou plombage.
L’étanchéité est obtenue par recouvrement et joints caoutchouc.
Dimensions Normalisées des Conteneurs.
le conteneur étant d’origine US les dimensions sont toujours données en pieds et pouces:
- un pied: Symbole ‘.
- un pouce: Symbole ».
-Hauteur:
- 8 pieds soit 2,438 m.
- 8 pieds 6 pouces soit 2,591 m.
- 8 pieds 6 ½ pouces soit 2,610 m.
-Largeur:
- 8 pieds soit 2,438m.
-Longueur: Elle est définie sur une base de module de 10 pieds:
- 20 pieds soit 6,058m.
- 30 pieds soit 9,125m.
- 40 pieds soit 12,192m.
L’unité de référence et de comptage dans le transport maritime est le conteneur de 20 pieds, appelé TEU (Twenty feet Equivalent Unit) ou EVP (Equivalent Vingt Pieds) unité. Toutes les données mondiales sont établies selon cette unité.
Evolutions.
Les dimensions des conteneurs maritimes ont évolué au cours des années et principalement à la fin des années 80.
-Augmentation de la hauteur de manière à utiliser tout le gabarit routier et ferroviaire disponible pour maximiser le volume de transport. Conteneur de 40 pieds High Cube:
- longueur 40 pieds soit 12,192 m.
- largeur 8 pieds soit 2,438 m.
- hauteur 9,6 pieds soit 2,896 m.
-Augmentation de la longueur, aux Etats Unis des conteneurs de 45′ (13,716m), 48’ (14,630m) et 53’ (16,150m) seront mis en service. L’augmentation en longueur est obtenue par ajout de longueur de part et d’autres des coins ISO de préhension et d’arrimage restés à la côte de 40 pieds. Cela a posé des problèmes pour le transport maritime, les cales des bateaux n’étant pas adaptées à ces nouvelles dimensions. Ils sont issus de la réglementation routière Américaine, mais ne touchent pas l’Europe du fait de la réglementation routière qui limite la longueur des ensembles semi-remorque à 16,50 m.
Les conteneurs répondent aux règles douanières de transport établis selon l’annexe technique de la convention sur les conteneurs de Genève de 1956. Ils répondent aussi aux règles de la convention sur le Transit International Routier « TIR« , rappelez vous des plaques TIR bleu à l’arrière des camions des années 70/80
Principaux types de conteneurs.
Conteneur fermé aussi nommé sec ou « DRY« .
Il est le plus courant, il représente environ 90 % du parc mondial. Il est polyvalent et peut être utilisé pour des chargements palettisés, des chargements directs de caisses, de cartons, de sacs …
Conteneur à caractéristiques thermiques pour les denrées périssables:
-Engins aérés, ventilés.
-Isothermes (isolés).
-Frigorifiques (avec machinerie) dénommé Reefer.
Conteneur pour le transport de marchandises en vrac ou « Bulk » pour le transport de pulvérulents, granulés, céréales …
Identique au conteneur fermé, il dispose en toiture de trappes rondes de chargement. Le chargement s’effectue par gravité.
Déchargement par trappes en partie basse d’une extrémité. Elles peuvent être aménagées dans une porte ou directement dans le bout sous les portes. Déchargement par basculement.
Pour obtenir la polyvalence des conteneurs Bulk, un liner en polyéthylène à usage unique occupant tout le volume est placé à l’intérieur.
Certains conteneurs Bulk sont identiques aux citernes. Le chargement se fait par gravité mais le déchargement s’opère par air sous pression.
Conteneur citerne.
Ils sont utilisés pour le transport de vrac liquide, gaz liquéfiés ou sous pression et de produits industriels.
Du fait de leurs propriétés physiques ou chimiques certaines marchandises conditionnent la constitution de la cuve. Les citernes sont construites dans différents matériaux suivant la nature du produit transporté, de la pression de transport.
Ils sont équipés de vannes et de soupapes ou de buses de pression et d’appareillage pour vidange ou contrôle. Ils sont conçus pour une seule famille de liquide ou de gaz.
Ils sont classés en fonction de la construction de la citerne et des vannes de raccordement :
IMO 1: Produits toxiques corrosifs inflammables. Tôles de citerne 4,9 à 8mm.
IMO 2: Alcool alimentaire flash sous point de 61°c. Tôles de citerne 3 à 3,8mm.
IMO 5: Gaz liquide pression 3 bars à 50°c. Tôles de citerne 10 à 17mm.
IMO 7: Gaz liquéfié sous température négative tôle double paroi
La nature du produit détermine la capacité maximale du conteneur. La densité du liquide limite le volume et la longueur du conteneur, tout en restant dans la norme 20′, 30′ et 40′.
Un cadre est nécessaire pour la manutention ou pour l’arrimage. Il comporte des coins aux huit angles.
Conteneur Plate-forme ou Flat-Rack.
C’est une simple plate-forme, sans paroi latérale, pour le transport de marchandises de taille irrégulière. Les parois d’extrémités comportent en partie supérieure les coins ISO pour manutention. Pour faciliter le retour à vide certaines parois ou cadre d’extrémités sont repliables sur le plancher. Il est ainsi possible d’empiler 4 plateformes pour former un conteneur de 8,6 pieds de hauteur. Les châssis devant être plus résistant, les poutres longitudinales ont une hauteur variant de 310 à 358 mm pour un 20 pieds et 520 mm à 636 mm pour un 40 pieds.
Conteneur bâché en toiture ou Open-Top
Conteneur fourgon comportant une bâche en toiture pour faciliter les manutentions lors du chargement ou du déchargement.
Conteneur à ouverture latérale ou Open Side.
Conteneur fourgon dont les parois latérales comportent des portes ou des grilles démontables recouvertes par une bâche.
Marquage, Immatriculation.
Le BIC. Bureau Internationale du Conteneur et du transport intermodal régit les immatriculations des conteneurs.
L’apparition des grands conteneurs à la fin des années 50 et au début des années 60 entraina un grand nombre de marquages différents. Chaque propriétaire ou compagnie et suivant les administrations des pays constructeurs utilisaient un marquage spécifique. L’Union Internationale des Chemins de fer (UIC) ajouta des marquages en complément pour désigner les ‘’Transconteneurs’’.
Après de nombreuses réunions, l’ISO avec le BIC (Bureau International du Conteneur) aboutirent à un marquage codé d’identification applicable dans le monde entier permettant une gestion centralisée des parcs de conteneurs. Marquage adopté au cours de la réunion de MORRISTOWN (Etats-Unis) en octobre 1969. Un document établi en janvier 1970, définit l’application du marquage à tous les conteneurs normalisés ou non par l’ISO. Ce marquage sera mis en application à partir de février 1970.
Tout conteneur reçoit sur les quatre faces et sur la toiture (lecture depuis les portiques) un marquage pour identification.
Constitution du marquage.
Le marquage codé doit comporter les éléments suivants:
-Le code du propriétaire, composé de 4 lettres.
-Le numéro de série, composé de 6 chiffres.
-Le chiffre d’auto-contrôle.
-Le code du pays, composé de 3 lettres.
-Le code des dimensions et du type, composé de 4 chiffres.
Code du propriétaire.
Le code du propriétaire ou de l’exploitant du conteneur est composé de 4 lettres majuscules en alphabet latin. Afin de distinguer les codes des conteneurs de ceux des autres engins de transport, la quatrième et dernière lettre est un U. Chaque code est enregistré au BIC à Paris.
Numéro de série.
Il est composé de 6 chiffres, si le nombre de chiffres significatifs n’atteint pas 6, ils sont précédés d’un ou plusieurs 0 de façon à obtenir un nombre à six chiffres.
Chiffre d’auto-contrôle.
Ce chiffre permet de vérifier l’exactitude des relevés du code propriétaire et du numéro de série. Chaque lettre de l’alphabet du code propriétaire se voit attribuée une valeur numérique, allant de 10 pour le A à 38 pour le Z (le 11, le 22 et le 33 ne sont pas attribués).
Le chiffre d’auto-contrôle est toujours dans un cadre blanc.
Code du pays.
Composé de 3 lettres majuscules de l’alphabet latin, il est déterminé par un document établit sur la base de la convention Internationale pour le Trafic Routier. Il correspond au pays où le code du propriétaire est enregistré. Lorsque que la convention prévoit moins de trois lettres, un ou deux X sont ajoutés. Exemple France: FXX, Royaume-Uni: GBX.
Un nouveau code pays sera appliqué au début des années 80. Chaque pays sera identifié par deux lettres ainsi le X disparaitra. Au début des années 2000 le code pays ne sera plus inscrit sur les conteneurs.
Code des dimensions et du type.
Le code des dimensions et du type se décompose en deux parties:
-Les deux premiers chiffres concernent les caractéristiques dimensionnelles. Elles sont déterminées d’après un document de référence en fonction de la hauteur et de la longueur du conteneur.
Le premier chiffre indique le code longueur:
- 1 pour 10′.
- 2 pour 20′.
- 3 pour 30′.
- 4 pour 40′.
Le second chiffre indique le code de hauteur et de largeur:
- 0 ou 1 pour une hauteur de 8′ et une largeur de 2438mm.
- 2 ou 3 pour une hauteur de 8’6 » et une largeur de 2438mm.
- 4 pour une hauteur de 9′ et une largeur de 2438mm.
- 5 pour une hauteur 9’6 » et une largeur de 2438mm.
-Les deux chiffres suivant concernent les caractéristiques du conteneur (fermé, ventilé, citerne…)
En 1996, un nouveau codage alphanumérique est instauré. Il comporte :
-Les deux premiers chiffres (caractéristiques dimensionnelles) sont inchangés.
-Les chiffres concernant le type sont remplacés par une lettre et un chiffre.
Le marquage complet doit être appliqué en haut et à droite de la porte ou de la paroi d’extrémité ainsi que dans le coin en haut à droite de chaque face latérale. En toiture seul le code du propriétaire et le numéro de série sont apposés. Pour les conteneurs tels que plateforme, citerne où il est impossible de respecter cette disposition le marquage sera disposé à un emplacement permettant de respecter l’ordre suivant: Le code du propriétaire, le numéro de série et le chiffre d’auto-contrôle, le code pays et le code dimensions et type.
Marquage UIC.
L’UIC ajouta en complément le marquage « IC » pour désigner les transconteneurs ou conteneur ISO avec en dessous le code numérique de l’administration ferroviaire qui a agréé le transconteneur.
Marque distinctive.
Les conteneurs de de hauteur supérieure à 8 pieds soit 2,438m comportent une marque distinctive pour les identifier rapidement. L’apposition de cette inscription est facultative pour les conteneurs P, mais obligatoire pour les conteneurs appartenant aux réseaux.