Par GB, TJP. Le 09 février 2023.
Historique du renouvellement de wagons marchandises dans le parc SNCF de 1945 à 1965
-A partir de 1944, la SNCF décide de renouveler rapidement son parc de wagons marchandises fortement amoindri par le conflit. Elle commande 115000 wagons neufs à deux essieux, commande dite ‘’de démarrage d’après la guerre’’. Ils sont de trois types: Tombereaux, Plats, Couverts.
Quelques wagons spéciaux sont commandés mais en très petites quantités.
Tous ces wagons sont du type standard SNCF et sont dénommés Standard A, B, C, D, E.
Ils différent des wagons réseaux et des wagons OCEM par leurs dimensions plus importantes.
Longueurs de caisse et empattements plus importants, volumes et charges plus élevés.
Voici les grands types de la famille « Standard » à vocation commerciale, hormis les fourgons, les réfrigérants (dés le début de leur carrière gérés par la STEF) et les wagons spéciaux.
-Dans les années 50 une nouvelle série de wagons est mise en service. Leur réalisation est le résultat d’études et de recherches des différents pays européens sous l’égide de l’UIC et de l’ORE: emploi de profilés pour les différents éléments, tous les assemblages sont réalisés par soudure, équipements normalisés et unifiés. Ils répondent aux spécifications de l’UIC, ils sont dénommés Standard UIC (UIC/ORE). Ils sont étudiés pour circuler à 100km/h. Ils sont aptes au trafic international. Certaines catégories sont incorporées dans le POOL Europ nouvellement constitué.
-Au début des années 60, la SNCF commande 40900 wagons neufs, principalement des wagons couverts et plats à essieux et quelques wagons à bogies. L’étude de ce nouveau type de wagon est justifiée par la décision de généraliser l’attelage automatique. Le châssis est conçu pour recevoir le caisson de l’attelage automatique. Les caractéristiques techniques de ce matériel sont identiques au type UIC. Ils sont dénommés Unifiés UIC, U(UIC).
Les couverts construits à partir de 1966 abandonnent le type UIC-ORE pour celui dit « Standard SNCF », à ne pas confondre avec ceux des années 40.
Renouvellement du parc à partir de 1965
A partir de 1965, la SNCF change de politique et abandonne le wagon à deux essieux au profit du wagon à bogies.
Outre le massif parc de wagons TP laissé par les USA en France à la fin du premier conflit, les wagons à bogies ne sont pas inconnus en France. Sans s’étendre trop, de nombreux wagons P (pour Privés) sont apparus dans les années d’entre deux guerres, en particulier pour les trafics de minerais et de produits métallurgiques. Deux autres provenances, l’Allemagne avec des couverts et à nouveau, les USA avec un parc de grands wagons plats et de citernes, dit USTC pour « United States Transportation Corps » de 1944.
Cette nouvelle orientation est assez unique en Europe, mais pas sur les chemins de fer Américains, Russes et Chinois. Elle résulte d’études techniques et commerciales:
-Décision, d’augmenter la vitesse des trains du Régime Ordinaire, 60 Km/h maximum. L’augmentation des vitesses du RO se fera par étapes 80 km/h, 90km/h et pour finir 100 km/h.
-Augmentation de la vitesse limite des trains de messageries sur des axes déterminés. Circulation à 120 km/h et 140 km/h pour des trains drapeaux dits « suivis » (particulièrement surveillés par les régulateurs).
-Accroitre la charge des wagons. Le wagon à bogies permet une meilleure utilisation de la charge de 20 t par essieux et de la charge maximale par mètre de voie. Les contraintes pour la voie sont réduites ce qui entraine une diminution de l’entretien. La stabilité d’un wagon à bogies est très supérieure à celle d’un wagon à deux essieux.
-L’augmentation du volume et de la charge entraine une augmentation de la productivité et répond à une demande de l’industrie qui désire une augmentation de la capacité de chargement pour écouler sa production.
-Augmentation de l’unité d’expédition. A production égale, il faut moins de wagons à bogies que de wagons à essieux du fait de la massification des envois, ce qui permet une réduction du parc, une diminution de l’occupation des voies dans les gares ou d’embranchement et des économies de manœuvres.
-Généralisation de l’attelage automatique, à venir mais qui ne sera jamais réalisé.
Parallèlement un plan de modernisation ou de reconstruction de wagons est mis en application:
-Construction sur la base de couverts anciens, de wagons à deux essieux de grand empattement: Gbs.
-Construction de wagons plats à ridelles 12,70m de longueur utile, sur la base de châssis TP modernisés : Remms.
Un plan de renouvellement du parc de wagons classiques et spéciaux est mis en place, de nouvelles séries de wagons sont commandées:
-Wagons plats unifiés à bogies de grande longueur.
Les Remms, Rs et Res sont répartis en plusieurs sous-séries de construction, pas les Rps, série unique.
-Wagons tombereaux unifiés à bogies.
-Wagons couverts unifiés à bogies.
-Wagon à toit ouvrant et fond plat pour les marchandises craignant les intempéries.
Pour répondre à la concurrence et diminuer les coûts de manutention (main d’œuvre) une gamme de wagons spécialisés est développée. La généralisation de la palettisation et du transport en vrac entraine, en collaboration avec l’industrie, à la mise en service de nouveaux wagons spécialisés à un type de produit. La rentabilité d’un wagon spécialisé est plus importante, malgré les retours à vide par rapport à un wagon ordinaire, du fait de la diminution des frais de manutention et de l’automatisation.
Wagons Spécialisés aux transports de produits métallurgiques.
Wagons plats pour le transport de conteneurs ISO et caisse-mobiles.
Ces trois types de wagons seront cédés en gestion à la CNC.
Wagons trémies à déchargement axial ou bilatéral par gravité.
Wagons pupitre pour le transport de plaques de tôle de grande longueur.
Wagons pur le transport de tubes, Sps.
Wagons pour le transport de rouleaux de tôles avec ou sans capots télescopiques.
Tous ces wagons seront transformés avec bâche repliable au lieu des capots.
Wagons plats pour charge palettisées pour marchandises divers à dossiers métalliques.
Wagons plats à bâchage mécanique.
Les services de la Direction du Matériel de la SNCF étudieront aussi des wagons à bogies spécialisés dans le transport du froid, dans le transport de remorques routières, du minerai et des couverts à parois coulissantes. Mais ces véhicules étant directement affectés aux filiales de l’entreprise, Séfergie, Novatrans, EVS, SGW, et STEF, ils sortent du parc commercial proposé à tous clients. De ce fait ils sortent, aussi, de la présente étude.
Tous ces wagons sont du type standard SNCF ou Unifié UIC. Les mises en service s’étalent sur plus de 10 ans (de 1965 à 1977).
Les directives techniques pour l’étude et la construction doivent respecter les prescriptions de l’UIC et les spécifications techniques SNCF, elles sont fixées dans les appels d’offres.
-Organes et appareils unifiés (freins, tampons, attelages…)
-Aptitude à recevoir l’attelage automatique.
-Châssis et structures métallique assemblés par soudure.
-Plancher en chêne de 45 mm d’épaisseur.
-Parois des wagons couverts en panneaux de contreplaqué en bois collés et protégés par résine phénoliques aussi dénommé Permaplex.
-Bogie type standard UIC/ORE. Bogies Y 25 ou Y27 à roues de 920mm.
-Les wagons trémies à déchargement par gravité doivent répondre à des normes :
- Pour le déchargement, soit dans des fosses soit par bande transporteuse.
- D’inclinaison et de pente des trémies suivant la granulométrie et la sensibilité à l’humidité selon les marchandises transportées.
A la même époque, le parc de wagons privés adopte aussi le wagon à bogies pour les mêmes raisons.
Généralisation de la citerne à bogies pour le transport des produits pétroliers et de leurs dérivés (gaz , produits chimiques).
Transport en vrac des céréales et dérivées.
Transport en vrac de produits pulvérulents à déchargement par air pulsé. Seul le transport automobile n’adopte pas le wagon à bogies et retient le wagon articulé à 3 essieux.
Chaque grande famille sera traité, a terme, sur Docrail.