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Les Automotrices à Vapeur.

Par GB, PM, RA. Le 09 Juin 2024.

Les compagnies de chemin de fer, commencent dès la fin des années 1870, à rechercher une exploitation peu couteuse pour les lignes à faible fréquentation. Les ingénieurs des différents réseaux étudient avec des constructeurs, des engins légers et économiques, équipés de chaudière à vapeur pour assurer la desserte des lignes dans des régions rurales peu peuplées. Ce sont les ancêtres des autorails. Ces engins sont dénommés Voitures à Vapeur ou Automotrices à Vapeur. Ces engins sont construits en petite quantité ou restent à l’état de prototype. Le but des compagnies est de faire des économies sur le combustible et le personnel. Le mécanicien assure la conduite et la chauffe de l’engin.

Le réseau de l’ETAT.

Voitures à Vapeur 1 et 2.

Le réseau de l’ETAT est le premier à mettre en service en 1880 deux voitures à vapeur achetées à la compagnie Fives-Lille. La base est une voiture à impériale à deux essieux dont le châssis a été prolongé à une extrémité pour recevoir une chaudière et un essieu moteur.

Première Voiture à Vapeur mise en service.

Elles comportent :

-Un compartiment de première classe de 4 places avec compartiment postal.

-Un compartiment de seconde classe de 10 places avec compartiment à bagages.

-Un compartiment à l’impériale de troisième classe de 24 places accessibles par l’extrémité opposée à la chaudière.

Immatriculées 1 et 2, elles ne donnent pas satisfaction et sont radiées avant 1900.

Automotrices 101 et 102.

L’ETAT achète en 1904 deux automotrices équipées d’une chaudière à vapeur verticale Purrey, constructeur à Bordeaux.

Automotrice à vapeur 0101 à chaudière verticale Purrey, constructeur à Bordeaux.

Elles comportent :

-Un compartiment de seconde classe de 8 places avec compartiment à bagages.

-Un compartiment de troisième classe de 16 places.

Immatriculation : 0101 et 0102. Elles sont radiées au début des années 1920.

Automotrice à vapeur avec une voiture voyageurs en remorque desservant la gare de La TAYE, section de ligne Chartres Courtalain Mondoubleau.

La compagnie du NORD.

VS1.

Cette compagnie met en service en 1897 une automobile postale à deux essieux, mue par un moteur système Serpollet, sur la section Creil-Beaumont. Elle comporte :

-Un petit fourgon postal.

-Un unique compartiment voyageurs de seconde classe de 12 places.

Immatriculation : VS1 (Voiture Serpollet), puis VP1 en 1905. Radiée en 1909.

Automobile postale VS1 à chaudière Turgan.

Une décision ministérielle d’août 1897 autorise la conduite des automobiles postales du réseau Nord, désignées TLT (AP) (Train Léger ou Tramway (Agent des Postes) par le mécanicien seul. Lorsque l’automobile postale assure uniquement un service postal seul l’agent des postes est autorisé à monter dans l’automobile.

Schéma d’une chaudière TURGAN.

Automotrices VV1 à VV11.

De 1901 à 1908, le réseau Nord met en service onze automotrices composées de trois éléments.

-L’élément central comporte la cabine de conduite, la chaudière Turgan, le moteur et un fourgon de 9m2.

-Une voiture de troisième classe côté fourgon.

-Une voiture mixte première seconde côté chaudière.

Les caisses des voitures sont désaxées pour permettre au chauffeur de la locomotive d’avoir une bonne visibilité. Les banquettes des voitures sont placées dans le sens longitudinal.

En partie basse, un coffre couvert fermé par châssis mobile à treillis permet de placer les bagages.

Locomotive à vapeur à chaudière Turgan placée au centre de la rame. Le fourgon est placé côté voiture de troisième classe. En cas de forte affluence voyageurs, il peut être ouvert pour des voyageurs de troisième classe voyageant debout.

Cette série d’automotrice à vapeur se décompose en trois sous séries :

VV1 et 2, machine construction Ateliers de La Chapelle, voitures construction Compagnie Française de Matériel de Chemin de Fer.  Les machines sont équipées d’une chaudière Turgan. Elles sont remplacées par une chaudière classique à partir de 1905.

Après 1905 les chaudières Turgan sont remplacées par des chaudières classiques.

VV 3, machine construction Valentin Purrey, voitures construction Compagnie Française de Matériel de Chemin de Fer. Machine comportant deux chaudières Purrey. Elément radié en 1915.

VV 4 à 11, machine construction établissements Robatel Buffaud et Compagnie de Lyon, voitures construction Compagnie Française de Matériel de Chemin de Fer. Les machines comportent une chaudière classique.

L’ensemble comporte :

-Un compartiment de seconde classe de 14 places assises et 6 debout.

-Un compartiment de troisième classe de 28 places assises et 12 debout.

-Un compartiment fourgon pouvant accueillir 6 personnes en cas d’affluence.

A partir de 1905 un nouveau schéma des aménagements est adopté :

-Un compartiment de première classe de 8 places.

-Un compartiment de seconde classe de 14 places.

-Un compartiment de troisième classe de 22 places.

-Un compartiment fourgon pouvant accueillir 6 personnes en cas d’affluence.

Le décrochement de la caisse pour la visibilité du mécanicien est bien visible . En partie basse le coffre à bagages avec ces portes en treillis métallique. Ces rames sont surnommées « Cages à Poules » du fait de la construction des coffres latéraux. Deux photos.

Immatriculation : VV1 à VV11. A partir de 1924, ZZABCD 23001 à 23010.

A la constitution de la SNCF en 1938, les éléments sont déclassés en troisième classe. En 1939 les quatre éléments encore en service sont immatriculés 011 TA 1 et 011 TB 1 à 3. Ils sont radiés en 1946.

Caractéristiques:

-Long HT : 26,210 m.

-Empattement : Locomotive 4,300m. Voitures 4,820 m.

-Tare ensemble du train : 40683 Kg. En ordre de marche 42953 Kg.

-Tare locomotive : 20470 Kg. En ordre de marche 22740 Kg. 

-Tare voitures : 3ème classe 9978 Kg, mixte 1ere/2 nd 10235 Kg. 

Rame Automotrice à Vapeur vue dans sa version primitive avec chaudière Turgan.

ZZ 19.

La compagnie du Nord commande en 1933 aux Ateliers du Nord de la France (ANF) une automotrice à vapeur à chaudière automatique brevet Woolnought. Le chauffage de la chaudière est au gasoil. Devant de nombreux échecs de mise au point très difficile, une nouvelle chaudière chauffée au charbon remplace la précédente en 1935. La motorisation est assurée par deux moteurs Sentinel Cammel de 150 Ch chacun. La transmission est assurée par arbre et cardans. 

ZZ19, vue côté fourgon. Cette automotrice ne possède pas un attelage normalisé, ce qui interdit la remorque d’une voiture et rend le secours difficile. Le choix de transmission mécanique par cardan la disposition des essieux est du type A1-1A.
Le bas des faces avant est peint en blanc pour essais de visibilité. Un attelage automatique a été installé.

Immatriculation : ZZ19, SNCF ZZNF 1001.

En 1946 la SNCF vend l’automotrice à vapeur aux Houillères du Nord Pas de Calais.     

La compagnie du PO.

Automotrices AV 1 à 11.

Le PO met en service entre 1903 et 1905 onze automotrices à vapeur système PURREY, composées d’une plateforme motrice et d’une voiture.

Un prototype est mis en service en 1903. Il est construit par les usines Purrey. La chaudière, le moteur et la cabine de conduite sont installés sur la plateforme motrice. La partie voyageurs repose sur la plateforme motrice à l’avant et un essieu à l’arrière.

Plateforme motrice Purrey.

Elle comporte :

Un compartiment de première classe de 26 places avec compartiment postal.

Immatriculation : AV1.

Caractéristiques :

-Long HT : 13,777 m.

-Empattement : plateforme motrice 3,200 m. Essieu porteur 5,900 m.

-Tare : 28500 Kg.

Satisfait, le PO commande dix Automotrices à Vapeur aux établissements Purrey de Bordeaux. Ces engins sont différents du prototype au niveau de l’espace voyageurs. La plateforme motrice est en revanche identique au prototype. La chauffe de la chaudière est au coke.

Elles comportent :

-Un compartiment de première classe de 25 places.

-Un compartiment de troisième classe de 30 places.

-Un compartiment fourgon à bagages et postal.

Immatriculation : AV 2 à AV 11. A partir de 1924, ZZZA2 1/2C3D 23901 à 23910.

Mise en place de la voiture sur la plateforme motrice.
Ensemble voiture plus plateforme motrice AV 2.

Caractéristiques :

-Long HT : 17,905 m.

-Empattement : plateforme motrice 3,200 m. Essieu porteur 8,200 m.

-Tare : 27400 Kg. En ordre de marche : 35,500 Kg. 

Les engins sont affectés dans deux dépôts :

-Dépôt d’Orléans, relations en direction de Montargis et Gien.

-Dépôt du Blanc, relations sur l’étoile du Blanc. 

Les automotrices à vapeur Purrey AV 2 à AV 11 pouvaient remorquer une voiture à essieux. Les performances étaient réduites mais cela évitait la mise en service d’une rame avec locomotive à vapeur.

Elles sont retirées du service en 1934. Sept caisses de voitures sont transformées en remorque pour automotrices électriques. Immatriculation ZC E 23594 à 23600. Elles sont attelées aux automotrices électriques ZC 23021 à 23027 qui assurent les navettes Les Aubrais-Orléans.

Automotrice électrique ZC 23025 avec une voiture ZC E, ex voiture d’automotrice à vapeur AV 2 à AV 11.

Automotrice ZZZA1C4Ey.

Au cours des années 20, alors que tous les réseaux abandonnent le moteur à vapeur au profit du moteur thermique, le PO met en service en 1925 un nouveau prototype d’automotrice à vapeur conçu par Sentinel Works (Grande Bretagne). Elle est construite par les établissements Glaenzer-Perreaud et Dyle et Bacalan pour la voiture. Cet engin comporte une plateforme motrice et une remorque à un bogie. La remorque comporte une cabine pour la réversibilité, mais cela oblige à avoir un chauffeur pour alimenter la chaudière. L’automotrice est conçue pour tractionner une voiture, mais sa puissance se révèle insuffisante et sa vitesse en service est trop faible. Elle assure un service entre Guéret et La Châtre. Cette automotrice est radiée en 1937.  Elle est aussi dénommée automotrice  »Sentinel ». 

Elle comporte :

-Un compartiment de première classe de 8 places.

-Un compartiment de troisième classe de 32 places, plus 4 strapontins.

-Un compartiment fourgon à bagages et postal.

Immatriculation : ZZZA1C4Ey 23911.

Caractéristiques :

-Long HT : 18,324 m.

-Tare : 22150 Kg.

La compagnie du PLM.

Voitures à Vapeur VBCf 1 et 2.

Le PLM met en service à partir de 1901 deux voitures à essieux fonctionnant avec une chaudière à vapeur verticale Purrey chauffée au coke sur la section Alès-L’Ardoise. Le moteur est composé de 4 cylindres compound montés en tandem. La transmission est assurée par chaines.

Voiture à Vapeur VBCf 2 . La chaine de transmission de l’effort moteur est visible derrière le premier essieu.

Elles comportent :

-Un compartiment de seconde classe de 12 places.

-Un compartiment de troisième classe de 36 places.

Le compartiment de seconde classe est transformé en première classe en 1910.

Voiture à Vapeur VACf après transformation des aménagements intérieurs.

Immatriculation : VBCf 1 et 2 puis VACf 1et 2 en 1910. En 1924 ZACf 23001 et 23002. Engins radiés en 1927.

Caractéristiques :

-Long HT : 12,420 m.

-Empattement : 5,850 m.

-Tare :19100 Kg. En ordre de marche : 24190 Kg.

Voitures à Vapeur VACf 3 à 6.

En 1906, 4 voitures à vapeur étroitement dérivées des premières (VBCf 1 et 2) sont mises en services.

Automotrice à vapeur PLM, avec une rame composée de deux voitures et d’un fourgon à bagages à essieux en gare de Facture. Surement des tests de réception ; les performances avec une telle charge doivent être très limitées.
Ces Voitures à Vapeur sont étroitement dérivées des précédentes. La cabine est par contre différente, elle a adopté la forme aérodynamique coupe vent du PLM .

Elles comportent :

-Un compartiment de première classe de 10 places.

-Un compartiment de troisième classe de 41 places.

Sur la plateforme arrière une banquette supplémentaire pour chaque classe permet d’accueillir 2 personnes par banquette. La plateforme du compartiment arrière de troisième classe peut accueillir 8 personnes debout.

Vue côté plateforme, la banquette bois de troisième classe est visible sur la plateforme.

Immatriculation : VACf 3 à 6. En 1924, ZACf 23003 à 23006. Engins radiés en 1927.

Caractéristiques :

-Long HT : 12,570 m.

-Empattement : 5,850 m.

-Tare : 20000 Kg. En ordre de marche : 25770 Kg.

Voitures à Vapeur VACf 11 et 12.

 En 1905 le PLM teste deux voitures à vapeur dérivées des constructions précédentes. Elles sont équipées d’une chaudière Darracq-Serpollet à vaporisation rapide. La chaudière est alimentée par un bruleur à essence. Première utilisation de combustible liquide pour alimenter une chaudière à vapeur.

Elles comportent :

-Un compartiment de première classe de 12 places.

-Un compartiment de troisième classe de 29 places.

Sur la plateforme arrière 12 personnes debout peuvent prendre place.

Elles sont testées et mise en service à Nevers et circulent sur la section Cercy La Tour Gilly sur Loire. Elles sont transféré au dépôt de Dole pour circulation sur la section Mouchard-Salins.

Elles sont radiées en 1910 et transformées en voitures.

Immatriculation : VACf 11 et 12.

Immatriculation voiture : AC5fp 8501 et 8502. En 1924, AC5fp 4901 et 4902.

Caractéristiques :

-Long HT : 11,870 m.

-Empattement : 5,950 m.

-Puissance : 100Ch.

Automotrices VACDf 21 à 32.

En 1907 le PLM se porte acquéreur de 12 automotrices construites par Robatel & Buffaud. Elles sont équipées d’une chaudière Serpollet comportant des éléments de surchauffe.

La chaudière et la cabine de conduite sont disposées sur une plateforme motrice à deux essieux. 

La voiture voyageurs comporte un essieu à une extrémité et repose sur la plateforme motrice à l’autre extrémité. La liaison entre la plateforme et la voiture est assurée par une cheville ouvrière permettant la rotation.

Automotrice à Vapeur Purrey du PLM, la ressemblance avec les automotrices à vapeur du PO est flagrante.

Elles comportent :

-Un compartiment de première classe de 8 places.

-Un compartiment de troisième classe de 39 places.

-Un compartiment fourgon à bagages avec local postal.

Immatriculation : VACDf 21 à 32. En 1924, ZACf 23021 à 23032.

Ces automotrices ont la capacité de remorquer une voiture.

L’empattement de ces automotrices à vapeur à été étudié pour permettre de les tourner sur les ponts tournant des dépôts.

En 1926 huit automotrices sont transformées en voitures voyageurs.

Capacité :

-12 places en seconde classe.

-39 places en troisième classe.

Elles sont radiées en 1937.

Les quatre automotrices restant en service sont radiées en 1934.

Caractéristiques :

-Long HT : 16,825 m.

-Empattement : Plateforme motrice 3,200 m. Voiture 9,200 m.

-Tare : 29770 Kg. En ordre de marche : 35780 Kg.

La compagnie de L’EST.

La compagnie des chemins de fer de l’Est commande en 1935 deux automotrices à vapeur à Sentinel Wagons Works. Elles sont livrées en 1937. Elles sont équipées d’une chaudière à haute pression DOBE alimentant quatre moteurs à vapeur Sentinel montés en compound. La mise au point difficile puis le conflit mondial entrainent le garage des deux éléments. Ils sont détruits lors de bombardements.

Immatriculation : ZZZACE 60501 et 60502 puis en 1939, ZZNF 1101 et 1102.    

 Autorail à vapeur Kittel.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la région Est-ce voit attribuée trois autorails à vapeur d’origine Allemande restés sur le territoire Français à la fin du conflit.

Ces autorails ont été construit par la Maschinenfabrik à Esslingen à 36 exemplaires à partir de 1905.

Autorail Kittel XDR 10103 en gare de Mulhouse ville 1953.

Un châssis à deux essieux comporte :

-Une cabine de conduite avec chaudière verticale alimentant deux cylindres extérieurs actionnant l’essieu à l’aide de bielles.

-Un compartiment voyageur de 40 places.

Immatriculation : XDR 10102,10103 et 10109.

Caractéristiques :

-Long HT : 11,650m.

-Empattement : 5,500m.

-Tare : 23800 Kg.

-Puissance : 270 Ch.

Projet Bugatti.

Bugatti proposa en 1934 un projet de train vapeur composé d’une locomotive avec tender et trois voitures légères carénées. L’ensemble reprenant le style des autorails Bugatti. Les réseaux de l’ETAT et du PLM sont intéressés mais aucune suite n’est donnée à ce projet.

Esquisse du train à vapeur BUGATTI. Collection B Bayle.
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